« Ado, je prenais des cours du soir aux Beaux-Arts de Lorient et je faisais un peu de BD ». En plus d’être doté d’un solide coup de crayon, il est amateur de musique, « j’ai commencé à neuf ans, solfège et flute soprano avec un prof du conservatoire de Brest à la retraite. J’ai ensuite fait deux ans de guitare classique et puis je me suis mis à la guitare électrique ». Dans les années quatre-vingt, collégiens et lycéens se nourrissent à la culture punk et au Do It Yourself. Ils sont une petite bande du côté de Quimperlé, « on faisait des fanzines », à rêver de voir passer leurs groupes préférés. Ne voyant rien venir, ils décident de se prendre en main. « On a monté l’asso des brinsd’zinc avec laquelle on a fait deux festivals punks / psycho déjantés, Le Tour Du Rock en 89 et 90 ».
Les années lycées entérinées, il part étudier à Nantes aux Beaux-Arts. Diplôme en poche, il poursuit à Paris par une spécialisation au CREAR pour apprendre la maîtrise du rough. Cette technique lui permet de réaliser une illustration sommaire destinée à donner au client ou au concepteur un aperçu visuel d’une illustration ou d’une mise en page. Il travaille ensuite pour la publicité et la presse magazine pendant huit ans et décide de revenir en Bretagne, se rapprocher de la mer. Là il rejoint MBA Multimédia avant de se lancer comme graphiste indépendant.
Réseau et expérience lui permettent de tirer son épingle du jeu. Il réalise les visuels pour le groupe Bikini Machine et le petit monde culturel rennais se passe rapidement le mot. Viendront alors le Jardin Moderne, les Bars en Trans, les Transmusicales, mais aussi Mythos, Étonnants Voyageurs et le TNB. Parallèlement, il intègre l’association Périscopages qui organise un festival autour de la bande dessinée d’auteurs et se voit naturellement confier la mise en page de la communication. Quand l’aventure s’arrête, il crée avec quelques amis les Établissements Bollec qui lui permettent de laisser libre court à ses envies graphiques personnelles. Il continue la musique avec son comparse Hal Dolby au sein de Major Dolby et ramène sa guitare avec plaisir quand Olivier Mellano lui demande de rejoindre son Pink Iced Club ou encore quand il croise d’autres musiciens sur des temps de résidence.
Mes images
« Un poster des Beatles en répétition en 1965 ou 66. Je l’ai acheté à Plymouth lors d’un voyage scolaire, je devais avoir treize ans ».
« Une très belle photo de New York de Didier Olivré. C’est un ami, on s’est d’ailleurs retrouvé à Manhattan il y a quelques années. Ce voyage m’a marqué et l’image que je garde, même si ça fait un peu cliché, c’est la vue panoramique sur la ville en haut du Rockefeller Center, vertigineux ».
Mes sons
« Le son d’une tempête sur la côte. J’ai vécu mes dix-huit premières années au bord de la mer, c’est quelque chose qui me manquera toujours à Rennes ».
« J’ai une vraie passion pour la musique, je pense d’ailleurs que ça a déterminé beaucoup de mes choix dans la vie, les rencontres que j’ai pu faire. Je peux difficilement m’arrêter à un titre en particulier, ou peut-être Ashes to Ashes de David Bowie, c’est le premier 45 tours que j’ai acheté, j’avais douze ans et je m’en souviens comme si c’était hier ».
« Aujourd’hui, j’écoute principalement du rock’n’roll, du Garage 60s’, du punk, mais je ne suis pas fermé, je peux écouter de tout. Dernièrement j’ai découvert Harlem River de Kevin Morby, un album excellent du début à la fin, ce qui est assez rare ».
Mes textes
« Je lis beaucoup la presse, j’ai travaillé dans des magazines comme rédacteur graphiste il y a quelques années, j’en garde d’excellents souvenirs ».
« Please Kill Me – L’histoire non censurée du punk racontée par ses acteurs de Gillian McCain et Legs McNeil. J’adore ce livre qui permet de voir le mouvement punk sous un autre angle. C’est drôle, les témoignages se croisent, les anecdotes sont souvent délirantes ».
« J’ai toujours été très fan de bande dessinée, plusieurs auteurs me viennent à l’esprit mais s’il fallait en choisir un je dirais Jacques Tardi. Parce que j’ai tous ses livres et j’en relis certains plusieurs fois par an ».
Pour découvrir l’univers d’Erwan