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© Stéfani Gicquiaud

Sophie Boulanger


Est née à Lille au tout début de l’année 1978 et y habite encore aujourd’hui. C’est à quinze ans qu’elle commence le théâtre en amateur. Après son bac, elle s’engouffre dans des études de lettres modernes, mais présente en parallèle le concours du conservatoire. Reçue, elle déchante rapidement et décide d’arrêter. Elle enchaîne alors stages dans le spectacle vivant et assistanat à la mise en scène. En 2002 elle écrit et met en scène sa première pièce, le Fleuve, d’après le Horla de Maupassant. Elle considère le théâtre comme une prise de parole et un acte politique. En toute logique, elle s’investit totalement dans le mouvement des intermittents en 2003. La réforme du système met à terre de nombreuses petites compagnies, à plusieurs, ils montent le Groupe Anonyme, une structure permettant à des artistes de mutualiser des moyens pour permettre à chacun de faire aboutir son projet. Aujourd’hui, c’est son activité de comédienne qui lui prend le plus de temps, mais elle garde intacte ses envies de mise en scène.

« Le théâtre m’est un peu tombé dessus », elle rigole, « quand j’étais petite, je faisais des sketchs à mes parents après le dîner. Je leur racontais l’école en faisant tous les personnages ». Comme beaucoup d’enfants, elle multiplie les activités extra-scolaires et n’accroche sur aucune d’entre elles « un jour, j’ai demandé à faire du théâtre ». C’est une révélation, « j’avais une prof très dure et j’ai compris que ce n’était pas qu’un jeu. C’était aussi beaucoup de travail ». Après son bac et alors qu’elle poursuit ses études, elle présente le concours du conservatoire, « moins cher que les cours que je prenais ». Elle est reçue, « mais je ne suis pas restée longtemps. J’étais le bouc-émissaire du prof qui trouvait que ma voix ne me permettrait jamais d’être une bonne comédienne. J’avais dix-huit ans et ça m’a déstabilisée ».

Bien décidée à monter sa propre compagnie et à se diriger vers la mise en scène, elle emmagasine les expériences : stages, assistanat à la mise en scène, bénévolat. L’idée est de maîtriser toute la chaîne : de la création, la production, l’administration, la diffusion, l’accueil des artistes à la relation au public. Enfin, elle fait aboutir sa première pièce, Le Fleuve, d’après Le Horla en 2002. C’est un spectacle pluridisciplinaire mêlant théâtre, musique et projections de diapositives. « Ce qui m’intéressait, c’était d’adapter des textes classiques et de les mettre en exergue avec des problèmes de société contemporains. En l’occurrence, là c’était la marginalité ».

À la même époque on la sollicite en tant que comédienne « je leur disais, mais non ! J’ai une voix insupportable ». On lui dit que sa voix est au contraire un atout, « je me suis rendue-compte que j’aimais cette prise de parole ». Une parole qu’elle ne lâchera plus, la prenant pour défendre des droits sociaux et pour porter les textes des autres. « J’aimerai prendre le temps de mettre à nouveau en scène, mais le système de l’intermittence tel qu’il est depuis les réformes de 2003 nous met dans une précarité qui laisse peu d’espace à la réflexion et la création. On est dans l’angoisse de boucler nos heures ».

Mes textes
« Le Horla de Maupassant. Je l’ai lu à différents moments de ma vie et à chaque fois j’ai pris une claque. Jamais de la même manière. La première fois, c’était en sixième et j’ai flippé. La seconde, je devais être en troisième en pleine période ado-maniaco et là c’est le traitement de la folie qui m’a interpelée. Enfin, à la fac, un prof nous l’a lu pendant deux heures, c’était prenant et j’ai été frappée par la dimension politique et théâtrale du texte ».
« Avant de disparaître – Chronique de PSA-Aulnay de Sylvain Pattieu. C’est un sociologue qui a collecté la parole des ouvriers de l’usine d’Aulnay, de l’annonce de la fermeture à la confirmation du plan social. Il met en rapport leurs paroles et les grands mouvements sociaux ouvriers. En face il a sélectionné des extraits pris dans l’actualité et notamment des phrases fortes de politiciens. C’est saisissant. J’en ai travaillé une lecture de dix minutes dans le cadre d’un festival. Mais j’aimerais créer quelque chose de plus long avec ça. C’est une matière exceptionnelle ».
« Les pièces de Falk Richter. C’est magnifiquement écrit. Quelque chose entre le cri et la prose ».
« Alexandra Badea et notamment sa pièce Pulvérisés qui parle du monde du travail. C’est une véritable bombe ».

Mes sons
« Dominique Petigand, j’adore son travail sonore. Des images me viennent en écoutant ses œuvres. Plus généralement, je suis fan de créations radiophoniques et j’aimerais trouver le temps d’en faire ».
« J’ai été bénévole sur des concerts à la Malterie à Lille. Il y en avait deux à trois par semaine et j’ai découvert plein de trucs, comme Herman Dune par exemple que j’écoute encore beaucoup ».

Mes images
« Godard, Pierrot le fou et Le mépris. La nuit américaine de François Truffaut aussi. J’aime tout ce qui est mise en abîme ».
« Les documentaires de Johan Van Der Keuken. Des images en noir et blanc filmées sur pellicule. Je pense que pour les gens qui font du docu, il y a un avant et un après ».

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